Franchement surfait.

Lundi 10 mai 2010 à 0:23

Vive la vie qu'y disaient. Bon, j'pensais pas le faire avant longtemps, mais c'est toujours pareil, la théorie du vase, une goutte d'eau de trop et ça déborde.
http://artfiles.art.com/5/p/LRG/7/713/ZYKA000Z/trainspotting.jpgLa vie, c'est quoi? La naissance, on éventre sa génitrice, avec des chances qu'elle y reste, on arrive sur Terre en braillant comme un veau qui s'apprête à la quitter, moins les cornes et plus le liquide amniotique qui nous barbouille la tronche. Une enfance, on pompe l'argent de ses parents en "grandissant", entre deux consoles et 3 caprices, beaucoup d'espoirs et plus encore de désillusions. On est con. A la fin de l'enfance, y'a cette période très comique avec le recul, ingrate sur le moment, qu'on appelle l'adolescence, et où on atteint le summum du crétinisme qui caractérise l'espèce humaine, et qui ne quittera jamais certains. Beaucoup de boutons, encore plus de conneries, toujours plus d'espoirs et plus encore de désillusions. On apprend qu'on doit commencer à devenir adulte et responsable, imiter ses parents qui ne vivent que sur des papiers, factures, relevés, formulaires, impôts, assurance, carte bleue, carte verte, carte orange, cartes de toutes les couleurs dans un monde gris. On est vraiment, vraiment con. Puis là c'est la déchéance, faut vraiment devenir adulte, apprendre les trucs importants de la vie, que tout le monde veut ton bien mais t'emmanchera volontiers s'il en a l'occasion, assureurs, employeurs, banquiers, fonctionnaires, tu dois affronter pour ton bien ceux qui veulent ta peau. Tu as l'impression d'être considéré à ta juste valeur, comme un con. Entre temps t'as fait des études pour trouver un travail, et maintenant tu dois en trouver un, parce qu'il t'est intrinsèque d'avoir envie de travailler, la preuve, tonton Adolf l'a dit lui-même, Arbeit macht frei. Donc tu travailles, c'est cool de travailler, c'est une bonne valeur sociétale, le travail, un peu comme la vache qu'on trait jusqu'à l'abattoir. En parlant de ça, justement, t'es devenu vieux, pas plus intelligent, mais tout ridé, fatigué, usé, mais heureusement t'as fini de travailler, hourrah §§ Tu peux profiter de la retraite, ce truc vachement cool qui te permet de te reposer maintenant que ta vie est finie, ta vie que t'as passé à travailler pour préparer ta mort. C'est vrai que maintenant que t'as 70-80 ans, de l'arthrite, des rhumatismes, que même ton cul a plus fière allure que toi, que t'as une chance sur deux de même plus controler ta vessie, c'est vrai que comme ça tu vas pouvoir profiter de ta vie passée à bosser. Tu te sens vieux et con, c'est normal. Et hop, te voilà confronté à ton dernier choix, la cuisson ou l'enfouissement. Terminer comme un steak ou comme un déchet radioactif, quelle angoisse. Oui, parce qu'entre temps, tu t'es tellement attaché à la vie, que t'as peur de la mort, comme c'est ironique. Plus d'espoir, juste de la peur.
C'est quoi la vie, au fait? un état de conscience matérialisé par quelques dizaines de kilogrammes de steak en sursis. Tu fumes pas, ça peut tuer. Tu bois pas, ça peut tuer. Tu manges pas trop gras, pas trop sucré, ça peut tuer. Tu vis pas trop non plus, mais ça te tue quand même. 5 fruits et légumes par jour, du travail pendant 40-50 ans, c'est ça la vie, aux dernières nouvelles. Qui c'est qu'a dit "Si on sait pas à quoi ressemble la mort c'est parce que sinon on aurait plus peur et plus personne ne voudrait vivre", déjà?

2 plébéiens geignards

Von Vicomte geschrieben

Comme le temps paxe.

Dimanche 9 mai 2010 à 0:21

Punaise, 3 semaines que j'ai rien balancé, j'ai beau prétendre ne pas être "blogaddict", ça fait quand même un moment. Et ça se voit en nombre de visites, même si j'étais pas dans le top 5 de Cowblog - ni même dans le top 500 d'ailleurs. Je pourrais dire que j'ai été très occupé, les cours tout ça, et s'vrai que j'pas des masses de temps de libre - même si le fait que je joue à un meuporgue ne va pas dans mon sens. Mais le fait est que ça n'est pas la raison, sinon ça ferait près d'un an que je n'aurais pas posté ici, et a priori j'ai réussi. Pour autant, en fait, y'a pas grand chose de changé, en 3 semaines, l'informatique m'intéresse toujours mais ça ne me passionne toujours pas suffisamment pour que je prenne goût à mes études, je trouve toujours aussi surfait le crédit qu'on accorde à l'existence, le gouvernement déploie toujours autant de trésors d'incompétence et on ne parlera même pas des stratégies pour récupérer les voix du Front National revenu d'outre-tombe. J'ai toujours la même estime démesurée de ma personne, et la même absence de considération pour autrui. 'Façon, autrui, c'est quoi? les banques qui prêtent à 8% à la Grèce alors qu'elles-mêmes sont financées par la BCE à 1%, et en outre spéculent précisément sur sa faillite? La pute des footballeurs, une poule de luxe pour pingouins friqués? Les footballeurs en question, des manchots qu'ont plus de pognon que d'cervelle? Les veaux qui ont une vie si triste qu'ils s'attachent à pourrir celle des autres sous l'appellation "troll"? Effectivement, ça donne envie.

Et j'emmerde ceux qui reprochent quand on se plaint alors qu'on est pas l'être vivant le plus malheureux de la planète, j'me plains si j'veux.

1 plébéien geignard

Von Vicomte geschrieben

Peut-être que j'suis négatif.

Samedi 6 mars 2010 à 1:57

Mais y'en a quand même qui ont une sale gueule. Comme les gens qui vont en Suisse pour ne plus payer d'impôts mais qui se font soigner en France, dans les hôpitaux publics qu'ils ne veulent plus payer. Qu'on veuille voir du pays, soit. Le tourisme c'est cool, à quelques exceptions près parce que la vision du tourisme de Frédéric Miterrand me laisse perplexe, surtout pour un ministre de la Culture, on se dit qu'à l'intérieur il est un peu en friche. Qu'on trouve qu'on paie trop d'impôts, admettons. Non en fait admettons pas, quand on n'est même pas une entreprise qui doit se soucier de rentabilité, qu'on est pété d'oseille jusqu'à l'orifice auditif, payer des impôts ça reste un minimum quand on est un putain de français qui a plus que largement réussi, a fortiori quand on est le pote de la caricature mégalomaniaque napoléonienne qui sert de président au dit peuple - président qui s'acharne à multiplier les avantages pour les tas d'fric ambulant dont il passe son temps à torcher l'oignon - français. Mais à ce moment-là, quand on se permet de se barrer pour garder son blé rien que pour soi parce que "c'est trop cher les impôts bouhouhou comment j'vais payer ma deuxième Rolls bouhouhou", on reste dans le putain de pays où on a émigré, même si on est malade on va à l'hôpital du coin et on paie pour se faire soigner parce que c'est ce qu'on est censé faire quand on a émigré pour payer moins d'impôts. Parce que nonobstant que je me trouve plutôt réaliste, j'admette qu'on me qualifie de cynique, mais je trouve que niveau cynique c'est quand même un putain de score que de revenir de son pays de [censuré] dès que la santé se barre, pour se faire soigner en France dans un hôpital public qu'on ne paie même plus, parce qu'on est une pauvre loque dépassée qui s'enfuit à toute jambe quand il s'agit de payer ce qu'il doit à son pays mais qui revient sans se poser de question  quand il s'agit de se faire soigner gratuitement, en outre par les services hospitaliers publics que les larbins  de son pote napoléonien s'emploient à démanteler consciencieusement au nom d'un déficit qu'ils alimentent avec le même entrain.
Alors ouaip, je suis négatif, mais s'pas ma faute, voir la fange, ça me fait grimacer.

D'ailleurs, j'aime pas non plus:
- les moralisateurs de comptoir qui s'acharnent sur les défauts des autres parce qu'ils seraient incapables d'affronter les leurs,
- les boulets finis qui se revendiquent fièrement comme "trolleurs" pour signifier que leur vie est tellement lamentable qu'ils ont besoin de pourrir celle des autres pour se sentir vivant, et indubitablement parce que leurs parents souffraient les mêmes problèmes d'éducation qu'eux,
- et pour finir les cancrelats purulents qui osent se permettre de balancer des saloperies dans le dos des autres, mais qui nient en bloc dès qu'on les confronte à leur bassesse.


Qu'est-ce que ça défoule, en fait.

2 plébéiens geignards

Von Vicomte geschrieben

Vive la rentrée §§

Lundi 22 février 2010 à 1:30

Les vacances sont finies, enfin au moins pour moi. Et plus les vacances passent, et moi j'encaisse le reste du temps, c'est effrayant. J'ai d'autant plus de mal à comprendre que le travail soit érigé en valeur sociétale clé, que j'entrevois mal comment il est possible d'y prendre un quelconque plaisir sans qu'il s'agisse de pallier à de l'hyperactivité. Il faut ne pas être satisfait de son sort pour consentir à l'effort, disait Textor Texel, ce qui me mène à penser que les promoteurs du monde moderne sont une bande de frustrés. Et à la réflexion, je trouve ça assez approprié, ou au moins pour pallier à la frustration personnelle ressentie en songeant à la reprise des cours. Parfaitement, ça aide à être boiteux de penser aux culs de jatte.

Pour finir, ayons une pensée commémorative pour la dernière victime de Jean-Pierre Treiber, qui est Jean-Pierre Treiber lui-même. Sa famille va sûrement regretter de ne pas pouvoir refouler sa douleur en détestant l'assassin, ou alors ça risque de devenir le bordel, et de finir chez le psy. D'un autre côté, ils seront sans doute moins frustrés que les parents des deux premières victimes, qui trouvent que le gringalet s'en tire à trop bon compte. En même temps, on les comprend, se retenir d'allumer un type à la machette au nom d'un concept de justice dont l'application est une grosse blague, pour qu'ensuite le type se suspende lui-même, ça a de quoi frustrer un maître zen.

Cahier de doléances vide

Von Vicomte geschrieben

Debate is a tennis match.

Jeudi 11 février 2010 à 16:34

Ah Lille 3, ça m'avait manqué. L'intérêt de l'université par rapport à d'autres établissements, c'est qu'il y a tellement de gens que y'a toujours une conversation intéressante à suivre. Et en l'occurence une université regroupant en majorité des formations de sciences humaines, lettres et arts, c'est que la politique est généralement un grand sujet de conversation, ainsi que l'aspect social et économique qui en découle. Et quoi de plus divertissant que plusieurs qui se mettent sur la tronche verbalement sur un sujet tel que les oppositions politiques et idéologiques.
Pour une fois que je me pointe, je tombe directement sur une conversation passionnante, entre un pseudo-communiste - mais pas le communiste moderne qui propose l'alliance au au PS, le vrai communiste qui veut limite tout révolutionner, prolétaires de tous les pays, révoltez-vous contre l'ordre établi §§ - et de l'autre coté, un groupe de guenons lambda totalement ancrées dans le système et avec un nombre et une qualité d'arguments inversement proportionnels à leur connaissance des problèmes dont elles parlent. "Révoltons-nous, kamarad, le monde est à nous" "Oui mais la révolution c'est pas facile, et j'suis sur y'aura pas de pause café §§" Oh, un argument cultissime "oui mais dans les autres pays ils ont pas ça et ils se plaignent pas§§" L'argument sarkozyste de base. A Haïti ils bouffent des galettes d'argile, allez hop, changeons de régime aussi. Et comme y'a pas besoin de beaucoup de bon sens pour démontrer que cet argument est stupide, ça s'enlise dans le "non mais laissez-moi fini..." "NON MAIS T'ACCEPTE PAS L'DEBAT§§"
On redécouvre tout l'intérêt du débat, à savoir qu'il requiert des capacités dont est dépourvue la majorité des êtres humains, par exemple la capacité à comprendre des arguments ne correspondant pas à leur opinion et accepter leur validité malgré leur opposition au point de vue défendu. Un débat sur un thème idéologique, politique voir même sur tout autre thème, finit généralement toujours de la meme manière, c'est à dire par des échanges d'accusation d'étroitesse d'esprit et d'imperméabilité à toute opinion différente. Pourquoi? Simplement parce que la simple évocation d'un débat oriente aussitôt toute personne concernée vers la volonté d'avoir le dessus, d'imposer son point de vue. Pluralité, démocratie? Mon cul, la démocratie est aussi vouée à l'échec que le communisme, parce qu'elle suppose que plusieurs opinions, croyances ou points de vue puissent coexister et être confrontés dans un meme espace sans se mettre sur la gueule, et qu'en plus il en ressorte des avancées et des décisions contentant les deux parties en présence.
Fatalement, le débat présent dérive sur l'éducation, parce que quand il s'agit de liberté et d'ouverture d'esprit, c'est toujours l'éducation qui en prend pour son grade, avec l'éternel conflit autoritaires/libertaires généralement résumé à une vision perception de l'autorité comme un chemin vers le fascisme pour les libertaires et de l'autre coté la vision d'une quelconque liberté au delà de la norme comme la porte d'entrée de l'anarchie. Ce qui amène à considérer le débat comme le tennis. Y'a un gagnant et une perdant, le gagnant renvoie la balle chez le perdant et marque le point, il n'existe aucune possibilité intermédiaire entre victoire et défaite.
Bon sur ce, fin, parce que faut que j'aille aux toilettes, et que quand arrive "faut laisser réfléchir plutôt que d'imposer les règles" auquel on répond "oui mais si y'a pas de règlement ça tend vers l'anarchie", c'est généralement qu'on est arrivé au bout du spectacle, ne pouvant s'en suivre qu'une stagnation entre libertaires perçus comme des anarchistes et autoritaires perçus comme des fascistes, les deux étant même parfois assez proches du cliché, le prosélytisme étant malheureusement assez caractéristique des extrêmistes. Christophe Alévêque a raison en fait, la démocratie c'est tout au plus un concept grec pour remplacer les jeux du cirque.
 
PS: J'exècre les personnes qui attribuent leurs opinions aux autres pour pouvoir les exprimer sans s'en rendre responsable.


1 plébéien geignard

Von Vicomte geschrieben

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