Métaphysique du glandouillage estival.

Dimanche 25 juillet 2010 à 18:29


L'apogée est le seuil de la demeure de la décadence. Ca vient de me venir, la fibre poétique, que voulez-vous, on l'a où on ne l' apas. Où on fait semblant, mais si je m'embarque dans le sophisme on est pas sorti, et c'est pas le moment. Précisément d'ailleurs, dans la mesure où si j'alimente mon crachoir virtuel en cet instant, c'est précisément pour traiter de mon inactivité profonde et réelle. Les vacances n'ont jamais été pour moi une période que je qualifierais de féconde, ou de constructive. Indubitablement. Mais disons que je trouvais toujours un moyen d'alimenter mes journées, d'une manière ou d'une autre. Et ce ne sont point les possibilités qui manquent, quand on est un geek aussi camé de la vie qu'il est possible de l'être. Insatisfaction de ce qu'on a, à tel point qu'on a toujours besoin de plus pour se sentir mieux, jamais assez de rien, toujours envie d'autre chose. Quand j'étais suffisamment jeune pour me figurer que tout vice est mauvais - le paradoxe est voulu -, je me disais systématiquement, à chaque fois que je courais vers la satisfaction d'un désir donné, que sa satisfaction m'amènerait à ce que les croutons méditatifs grecs - ou philosophes, mais je ne me souviens plus de la figure de style consistant à utiliser la description d'un concept plutôt que son nom - qualifient de bonheur, un état de satisfaction et de bien-être durable. Risible, je vous l'accorde, mais c'est le privilège de la jeunesse que de voir l'avenir comme la perfection du présent. A présent que je suis juste assez vieux pour constater que mon bien-être était fonction inversement proportionnelle de mon évolution chronologique et encore assez jeune pour me rendre compte que ça peut être pire, je comprends que l'apogée de la vie humaine se trouve à la naissance, ce qui se trouve rejoindre ma phrase introductive. La grossesse étant somme toute une longue période d'oisiveté confortable et inconséquente, l'orgasme natal marquant l'entrée dans une déchéance progressive mais néanmoins marquée de plusieurs paliers, tels que l'acnéique et consternante adolescence que l'on distingue par un comportement aussi risible que la quitessence purulente qui constèle le visage de ses victimes. Mais passons les divagations pseudo-lyrico-existentielles.
Le but de cette digression qui s'est reproduite de manière asexuée pour dériver le long du fleuve de mes angoisses freudiennes - bougez pas, je la note celle-là - était de noter que nonobstant des tendance oisives fréquemment manifestées, je n'avais pas encore atteint cette profondeur d'inactivité, illustrée par ma personne avachie dans un canapé, le ventilo dans la mouille à cause de la chaleur, en train de conter dans son crachoir virtuel le niveau d'inactivité qu'il atteint, avec pour fond sonore une reprise de You spin me round passée en boucle. Et en train de se demander si ce qu'il vient de scribouiller compte pour une mise en abime. J'imagine qu'avoir passé deux semaines à semer la correspondance dans un trou à rats puant parsemé de bouseux ingrats et ignorants doit jouer un rôle dans cette absence de volonté de me lancer dans la moindre activité "complexe". Non que je sois encore fatigué de ces deux semaines de soumission la plus complète au capitalisme laborieux, mais j'imagine qu'avoir repoussé mes limites - placées à proximité pour m'éviter de me fatiguer à les atteindre - pendant tant de temps et avec une auto-discipline et une abnégation que je n'atteins en général que dans mes fantasmes militaro-fascistes dont il serait mal vu que je fasse la description plus en détails ici. Sur ce sous-entendu de provocateur de seconde zone, je m'en vais mouvoir mon cadavre dans le but malsain d'alimenter ma surcharge pondérale pour la seconde fois de la journée et dans le cadre de ce que la plèbe appelle "repas". En fait, la seule chose que j'aime moins que les vacances, c'est le reste de l'année (en dédicace aux fascistes refoulés qui n'aiment pas voir les autres se plaindre;) ).

Cahier de doléances vide

Von Vicomte geschrieben

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Déposer une doléance









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://auto-dedicated.temple.cowblog.fr/trackback/3022388

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast